Nagorny Karabakh : Pompeo rencontre ses homologues arménien et azerbaïdjanais
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a rencontré séparément à Washington ses homologues arménien et azerbaïdjanais vendredi 23 octobre pour tenter de trouver une issue au conflit qui fait rage dans la province séparatiste du Nagorny Karabakh.
M. Pompeo a d'abord accueilli le chef de la diplomatie azerbaïdjanais Djeyhoun Baïramov puis, à une heure d'intervalle, le ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian. Les chancelleries de Bakou et Erevan ont exclu toute rencontre à trois dans la capitale américaine.
Des petits groupes de manifestants portant des affiches de soutien à l'Arménie et à l'Azerbaïdjan se sont invectivés à l'extérieur du bâtiment du Département d'État, séparés par un agent de sécurité du ministère.
Avant ces rencontres, Mike Pompeo s'était montré prudent sur les résultats de ces discussions, soulignant que deux cessez-le-feu précédents n'avaient pas été respectés. «C'est une situation diplomatique compliquée», a-t-il dit mercredi. «Notre opinion, comme celle de pratiquement tous les pays européens, est que la bonne voie est de stopper le conflit, de leur dire de faire baisser la tension, que chaque pays devrait rester en dehors, n'alimente pas ce conflit, ne fournisse pas de systèmes d'armement, de soutien», a-t-il expliqué. «C'est à ce moment-là qu'une solution diplomatique acceptable pour tous peut potentiellement être trouvée», a ajouté le chef de la diplomatie américaine.
Les États-Unis, comme la Russie, ont multiplié les appels au cessez-le-feu depuis la reprise des hostilités le 27 septembre dans le Nagorny Karabakh, région à majorité arménienne ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, lors d'une guerre ayant fait 30.000 morts. Washington fait partie, avec la France et la Russie, du Groupe de Minsk formé de longue date par l'Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) pour être le principal médiateur dans ce conflit.
La Russie est actuellement en première ligne pour tenter d'apporter une réponse diplomatique aux hostilités, qui ont fait près de 5.000 morts selon le président russe Vladimir Poutine. Washington n'a officiellement pas pris parti dans ce conflit, mais Mike Pompeo a récemment dit espérer que l'Arménie puisse «se défendre» face à l'Azerbaïdjan et critiqué l'implication de la Turquie, un allié de Bakou. Les États-Unis comptent une importante communauté arménienne et ont des liens stratégiques avec l'Azerbaïdjan, une des rares nations musulmanes à avoir des relations diplomatiques fortes avec Israël.
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